J’aimerai voir les cerisiers en fleurs au Japon. Je les sens, je les vois déjà, mais je n’y suis pas encore. C’est encore loin, pas maintenant. Je verrai le vent souffler, légèrement, doucement, jusqu’à faire frémir les feuillages. Je verrai les pétales si légers, si beaux, si délicats, voleter dans le ciel. Je verrai les arbres se découper sur un ciel bleu. Des fleurs seront tombées sur le sol formant un doux tapis où je marcherai délicatement.
Tapis d’automne, Genève. © Vanessa Rousselle
Quand je marcherai, la douceur sous mes pas me rappellera lorsqu’enfant, pieds nus, je foulais l’herbe. J’aurai ce même sentiment de plénitude, de bonheur, et me dirai « ce doit être ça, le paradis ».
Je ferai ce voyage au bout du monde, jusqu’au bout du chemin, de mon chemin. Je ferai ce voyage comme je suis née, seule, et ce sera gai, joyeux, avec ce sentiment profond d’aboutissement. Ce sera le dernier, mais je serai heureuse d’être là où je sais que je dois être. Voir les cerisiers en fleurs au Japon, sorte d’idéal serein, et de paradis perdu que je vais retrouver.
Vanessa Rousselle, mai 2015.
Texte écrit dans le cadre de l’atelier d’écriture, Le temps d’écrire.
Ce que tu écris te ressemble profondément. Tu viens de loin et tu l’exprime avec, en même temps, émotion, détachement, modestie. Je ne me permettrais aucune critique. Vas ton chemin…