Mon manteau de vie, c’est…

Une écorce brune, épaisse. Une carapace construite avec le temps. Elle est brune, un peu mousseuse, à l’image de l’écorce d’un arbre. Il y a quelques bourgeons, quelques jeunes pousses, bien vertes, qui poussent parfois. Mais elles sont rares. Cette écorce, je la porte sur mon dos, sur mes hanches, sur ma tête. Qu’elle est lourde !

vanessa-rousselle-manteau-de-vie

Elle grandit, elle pousse, elle s’épaissit, centimètre par centimètre. Toujours un peu plus épaisse et un peu plus lourde. Elle me protège de ce sous-bois dans lequel je me trouve. Les branches sont basses, piquantes, le soleil peine à percer. Et l’écorce est là, sur mon dos. Telle un arbre qui aurait une forme bizarre, mobile, ronde. Elle avance, mais c’est long, c’est lent. Elle m’oblige à courber les épaules, à me ratatiner tellement elle est lourde.

En même temps, ce manteau n’a rien d’un bois mort. Non, tel un arbre, il est bel et bien vivant. Il respire, il capte les ondes, les énergies, le vent. Une légère mousse pousse délicatement à certains endroits. Certaines parties sont plus souples, plus tendres que d’autres. Elle respire, cette écorce. Elle est animée de sa sève jaillissante qui circule, qui fourmille, prête à jaillir et exploser pour permettre à l’écorce non pas d’épaissir mais de se redresser, grande et fière.

Pour Vanina et les déesses grecques.

Vanessa Rousselle, septembre 2013.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.